Pratiques collaboratives



Pratiques collaboratives



Extrait du rapport Villani-Torossian (VT)
Mesure 15 : Développement professionnel en équipe
Développer la formation continue des professeurs de mathématiques à l’échelle locale, dans une logique de confiance, entre pairs et en équipe ; promouvoir l’observation conjointe ; dégager un temps commun dans les emplois du temps ; identifier les personnes ressources.

Des modèles de formation collaborative existent aujourd’hui, en France et à l’étranger. On peut citer les « Communautés d’apprentissage professionnel » ou les « lesson studies ». Ces expériences de formation collaborative montrent l’impact du travail en équipe sur l’efficacité de la formation continue des enseignants, à condition que ceux-ci se fassent mutuellement confiance. Une première étape pour construire cette confiance est d’ouvrir les portes des classes : la mission recommande que chaque professeur visite des collègues, trois fois par an.

[Extrait Rapport VT p48]


La mise en œuvre d’épreuves communes, l’élaboration de progression commune et le partage de ressources entre enseignant·es témoignent du dynamisme de travail d’équipe présent dans les établissements.
Pour celles et ceux qui souhaitent aller encore plus loin dans le travail collaboratif, expérimenter des constructions collectives de séances et éventuellement enrichies d’observations croisées, est sans doute une façon d’enrichir conjointement ses propres pratiques et concourt ainsi à se renouveler, pour un enseignement sans cesse réinterrogé, au bénéfice des apprentissages des élèves.
Les objets de ces travaux collectifs peuvent être variés : l’activité des élèves, l’oral et la verbalisation, le cours, la rigueur et la trace écrite, l’installation d’automatismes par la mise en place de rituels, etc.
Les équipes peuvent aussi réfléchir collectivement sur des nouveautés de programmes ou de modalités pédagogiques, des outils pédagogiques et numériques. La réflexion collective facilite fortement la mise en œuvre d’une réforme ou de nouveaux programmes.

Mesure 6 : Le cours
Rééquilibrer les séances d’enseignement de mathématiques : redonner leur place
  • au cours structuré et à sa trace écrite ;
  • à la notion de preuve ;
  • aux apprentissages explicites.
Comme l’expliquait Paul Lockhart, les mathématiques sont un art et c’est pourquoi l’enseignement des mathématiques, et ce dès le plus jeune âge, doit être un dosage subtil entre technique et art, les deux étant intrinsèquement mélangés grâce au plaisir et au rêve. Le calcul lui-même doit passer de l’état de technique à l’état d’art. La question de savoir à quoi sert le cours de mathématiques est encore très souvent posée : il est essentiel de comprendre qu’en plus d’une culture mathématique citoyenne nécessaire, le cours de mathématiques apporte, au-delà du raisonnement logique, de l’esprit critique, de la rigueur et de l’autonomie, la capacité à établir des vérités absolues à travers des preuves. C’est une caractéristique forte de notre culture.
[Extrait Rapport VT p24]


Mesure 12 : Automatismes
Développer les automatismes de calcul à tous les âges par des pratiques rituelles (répétition, calculs mental et intelligent, etc.), pour favoriser la mémorisation et libérer l’esprit des élèves en vue de la résolution de problèmes motivants.
Par ailleurs, la volonté de ne pas réduire l’acte mathématique à de simples techniques répétitives, afin de donner toute son importance au sens des démarches, a conduit à des incompréhensions totales, certainement faute d’accompagnements suffisants. On en est ainsi arrivé parfois à la disparition complète d’activités d’ancrage, de « gammes ou d’échauffements » pourtant indispensables. Des rituels de calcul permettent pourtant de faire fonctionner et de stabiliser les connaissances, les méthodes et les stratégies. Les activités routinières de calcul permettent de gagner de l’aisance, de la fluidité, de la flexibilité, d’acquérir des automatismes (destinés à libérer la charge cognitive et la mémoire de travail). Avec un peu d’entraînement, les élèves réussissent ce type d’activités, ce qui développe leur plaisir à faire des mathématiques et les aide à progresser. La réussite des élèves est un facteur de satisfaction de leurs professeurs.

Mesure 5 : Les étapes d’apprentissage
Dès le plus jeune âge mettre en œuvre un apprentissage des mathématiques fondé sur
  • la manipulation et l’expérimentation ;

  • la verbalisation ;


  • l’abstraction. 

La méthode employée à Singapour n’est pas une « méthode de Singapour » dans le sens où elle aurait été inventée à Singapour ex nihilo : c’est une synthèse de pratiques didactiques et pédagogiques efficaces, reposant sur les travaux de nombreux chercheurs ou s’inspirant de textes plus anciens. […] La verbalisation est centrale : dès la maternelle, le professeur encourage l’élève à raisonner à voix haute et à échanger avec les autres en mettant « un haut-parleur sur sa pensée ».
[Extrait Rapport VT p19]



Sans être exhaustif, quelques exemples d’objets de travaux collectifs déjà mis en œuvre dans l’académie :

  • mise en place d’interrogation orale par niveau ;
  • batteries d’activités mentales ou questions flashs ;
  • la Classroom ;
  • des livrets d’exercices ;
  • des progressions numériques ;
  • des progressions pédagogiques articulées autour du choix partagé des démonstrations à faire devant les élèves ;
  • etc.